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Télétravail sur ordinateur portable : nos conseils pour éviter les douleurs et aller plus vite

Le confinement nous contraint parfois à travailler sur des ordinateurs portables guère favorables au confort et à la productivité. Voici quelques astuces pour limiter la casse.

Beaucoup de Français sont actuellement contraints de télétravailler sur un ordinateur portable, dans des postures nettement moins ergonomiques que celles qu’ils pratiquent habituellement au bureau. Cela peut les ralentir ou causer « davantage de douleurs à la nuque, au dos, aux coudes et aux poignets que d’habitude », selon Dominique Soler, PDG de la société d’ergonomie Human Design Group.

Diverses astuces permettent d’améliorer le confort et la productivité dans une telle situation. L’objectif n’est pas nécessairement de transformer son ordinateur portable en un poste de travail idéal, car la tâche serait considérable, mais de s’en rapprocher en faisant quelques adaptations avec les moyens du bord.

Chaque logement a ses contraintes, vous ne pourrez probablement pas suivre tous les conseils qui suivent. Mais si vous parvenez à vous en inspirer quelque peu, vous devriez constater une amélioration.

  • La chaise

En l’absence d’un siège de bureau réglable, il faut choisir l’endroit où l’on s’assoit avec soin. Evitez si possible les chaises de bar car elles ne permettent pas suffisamment de changer de position et de poser les pieds de façon stable. Fuyez les canapés et les fauteuils bas : ils paraissent confortables mais le sont peu en réalité, puisqu’ils poussent à travailler avec le dos très incliné vers l’arrière ou vers l’avant. Si vous n’avez que ce type de sièges, tâchez de passer de l’un à l’autre régulièrement : mieux vaut alterner les mauvaises postures plutôt que de conserver la même et tirer sur les mêmes tendons.

A la maison, la moins mauvaise solution est la banale chaise de salle à manger ou de salon, si possible plate et dépourvue d’accoudoirs (vous ne pourriez pas régler ces derniers à votre convenance, comme sur une chaise de bureau professionnelle). Elle laissera le corps faire régulièrement les ajustements de posture, petits ou grands, qui le soulagent.

La position de dos idéale varie en fonction de la physionomie des utilisateurs : elle peut être droite ou légèrement penchée vers l’arrière. N’hésitez pas à placer un coussin derrière le bas de votre dos si cela vous soulage. Pensez éventuellement à le retirer de temps en temps pour varier les postures.

  • La table

Si vous avez le choix entre plusieurs tables, certaines seront peut-être moins ergonomiques que d’autres. La question-clé est la hauteur, qui doit être ni trop grande ni trop petite. Vous devez pouvoir poser vos avant-bras sur toute sa longueur, délicatement. Si vos bras sont plantés dans la table et font remonter vos épaules, c’est que la table est trop haute : n’hésitez pas à placer un coussin large sur votre chaise pour vous rehausser. A l’inverse, si vos bras flottent loin au-dessus de la table, essayez de trouver une table plus haute ou un siège légèrement plus bas.

  • L’éclairage

Un mauvais éclairage peut être responsable d’une fatigue oculaire. En journée, ne placez pas votre écran dos à la fenêtre : le contraste violent nuirait à la lisibilité. Evitez aussi de le placer face à une ouverture lumineuse : les reflets vous gêneraient. L’idéal est de placer l’affichage en angle droit avec la fenêtre. Pensez à régler sa luminosité plusieurs fois par jour pour éviter un trop fort contraste avec l’éclairage ambiant.

Si vous devez travailler tard le soir, une astuce préservera votre sommeil. Selon Dominique Soler, « on peut limiter la quantité de lumière émise en passant l’écran en mode sombre ou en inversant les couleurs » (voir la méthode sur PC et Mac). Cette astuce est valable également si vous travaillez très tôt. Dans ces environnements sombres, pensez à activer l’éclairage des touches de votre clavier si votre ordinateur portable en est équipé.

  • La position de l’ordinateur

Pour éviter les douleurs au dos, aux épaules ou à la nuque, vous pouvez placer votre ordinateur portable en hauteur, sur une pile de livres ou, mieux, sur une planchette. « L’objectif est d’élever le bord supérieur de l’écran à la hauteur de vos yeux », explique Dominique Soler. Cette solution impose une contrainte : l’emploi d’un clavier et d’une souris séparés, qui seront positionnés en dessous.

Le placement de l’écran est délicat. Il n’existe pas de règle de distance universelle : tout dépend de sa taille, de celle des caractères et de l’état de votre vue. La distance généralement recommandée correspond à la longueur de votre bras, néanmoins, vous pouvez l’ajuster pour améliorer votre confort visuel.

  • Un clavier indépendant

Si vous n’êtes pas habitué à utiliser un clavier séparé aux plus grandes touches que celles de votre ordinateur portable, vous mettrez quelques semaines à vous y habituer et à en tirer les bénéfices. Cet accessoire, dont beaucoup peuvent se relier par prise USB, pourrait même au départ vous gêner si vous avez très peu de place sur votre table. Mais si l’espace ne vous est pas compté, il vous sera bénéfique.

La disposition des touches variant souvent d’un modèle à l’autre, le clavier idéal est celui auquel vous êtes habitué. Par exemple, celui qui traîne dans votre placard et que vous avez utilisé par le passé, même s’il est relativement vieux, car les mauvais claviers sont assez rares. « Nous avons très peu de remontées de problème sur cet accessoire », observe Dominique Soler.

Toutefois, si vous avez besoin de taper très vite, un clavier à touches mécaniques haut de gamme peut améliorer vos performances. Et si vous souffrez du poignet, des coudes ou des épaules, un clavier ergonomique peut vous soulager. On les reconnaît à leur faible épaisseur et à leurs touches séparées en deux blocs excentrés, alignés avec les poignets pour limiter les tensions.

  • Une souris indépendante

Il n’existe pas de forme de souris idéale : les goûts varient en la matière. Mais une souris récente, pas forcément coûteuse, si possible dotée d’une bonne molette, vous offrira probablement un contrôle amélioré et vous aidera à travailler un peu plus rapidement et confortablement qu’avec la souris intégrée de votre portable – et ce d’autant plus si vous utilisez un clavier indépendant. A une condition : être habitué aux souris car celles-ci « nécessitent un temps d’apprentissage lorsqu’on a toujours utilisé le trackpad des ordinateurs portables », la surface tactile qui contrôle la souris, située sous le clavier, comme le note Dominique Soler.

Les personnes qui souffrent du poignet ou du coude gagneraient à s’intéresser aux modèles ergonomiques, les souris « verticales », qui se pilotent avec le poignet droit plutôt que posé à plat. Elles minimisent les tensions dans la main.

  • Un grand écran ?

Un grand écran n’est pas nécessairement synonyme de confort ou de productivité. Si vous avez toujours travaillé sur l’écran d’un ordinateur portable, vous mettrez quelques semaines à en percevoir les bénéfices éventuels, fort légers quand on utilise des logiciels qui s’accommodent bien d’un petit écran comme les traitements de texte, les navigateurs Internet ou les logiciels de messagerie.

En revanche, si vous êtes habitué aux grands écrans et que vous jonglez rapidement entre les programmes, un grand écran vous aidera à afficher plusieurs logiciels en même temps. Selon Dominique Soler, ce type d’affichage est encore plus souhaitable « si vous êtes habitué à travailler avec plusieurs écrans et que vous utilisez fréquemment des programmes qui nécessitent une grande surface d’affichage – tableurs, logiciels de création, logiciels professionnels bardés de boutons… ».

Un écran 24 pouces suffira à la plupart des utilisateurs, un modèle 27 ou 32 pouces peut aider les utilisateurs avertis à condition que sa résolution monte à 4K, sans quoi les textes paraîtront légèrement flous.

Mais attention : avant d’exhumer un vieil écran d’un placard ou de passer commande, sachez que le raccordement à l’ordinateur portable est délicat, la manœuvre allant de simple à très complexe. Il existe en effet une dizaine de connecteurs vidéo différents. Celui de l’écran ne correspondra pas nécessairement à celui de l’ordinateur, ce qui peut imposer l’achat d’un adaptateur ou d’un concentrateur, ou « hub ».

Même quand la prise est identique, l’ordinateur n’est pas toujours capable d’envoyer l’image à l’écran au bon format. Nous vous conseillons donc de déchiffrer attentivement le mode d’emploi de l’écran et de l’ordinateur pour être certain qu’ils fonctionneront ensemble, ou de tester d’abord cette configuration en dehors de vos heures de télétravail.

Source : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/04/14/teletravail-sur-ordinateur-portable-nos-conseils-pour-eviter-les-douleurs-et-aller-plus-vite_6036563_4408996.html